Le phylloxera, quelle histoire !

Le phylloxera, quelle histoire !

👥photo non représentative 2019-06-28T18:33:54

L’histoire de l’Agriculture a été marquée par des parasites dont les noms resteront gravés dans les annales. Il en est ainsi du phylloxera, parasite inféodé à la vigne. Ce petit puceron, d’à peine 0,5mm, a eu raison des cépages français, durant la seconde moitié du 19e siècle. En termes de dégâts et de pertes économiques, ses ravages sont comparables à ceux du phytophtora, responsable du mildiou de la pomme de terre. C’est dans les années 1860 que les vignobles français ont enregistré les premières attaques de phylloxera. D’abord parcellaires, celles-ci vont rapidement s’étendre sur tout le vignoble français. C’est le début d’une longue et douloureuse déchéance pour la viniculture française.

Comment se manifeste sur le phylloxera sur la vigne ?

Les symptômes du phylloxera varient en fonction de la partie touchée de la plante. Au niveau des feuilles, le puceron occasionne la formation de galles. Celles-ci sont remplies de poils, du parasite et de ses larves. Leur présence empêche le bon déroulement de la photosynthèse et, donc, l’accumulation des sucres. Au niveau du bois, les symptômes sont moins visibles, en raison de la localisation des tissus en profondeur. Néanmoins, le phylloxera peut réduire sa qualité, notamment au niveau des porte-greffes, en cas d’infestation massive. Au niveau des racines, l’attaque de phylloxera se manifeste par la formation de renflements. Ceux-ci sont des tubérosités ou nodosités. Les racines de la vigne européenne, Vitis vinifera, sont particulièrement sensibles au puceron. La formation de nodosités sur les radicelles entraîne un dysfonctionnement de celles-ci. Ne pouvant plus s’alimenter en eau, la plante finit par se dessécher et mourir.

Comment lutter contre le phylloxera ?

Il existe, principalement, trois (3) méthodes de luttes contre le phylloxera. L’une de ces méthodes est la lutte chimique, malgré son efficacité mitigée. Lors des attaques des années 1860, elle a consisté à l’injection de sulfure de carbone, au niveau des racines. Certains ont aussi expérimenté l’application d’un mélange de chaux-vire, d’eau, d’huile lourde et de naphtalène. Cette mixture était censée tuer les larves logées dans les souches pendant l’hiver. Les méthodes culturales permettent aussi de lutter contre le phylloxera. Il s’agira, notamment, d’inonder le vignoble, pour asphyxier le puceron. Certains envisageront la culture dans des sols sableux, où le phylloxera se développe moins bien. À ce jour, la méthode la plus salutaire demeure l’utilisation de plantes hybrides et de porte-greffes issus de ceps américains.

Le contrôle du phylloxera dans les vignobles d’aujourd’hui

Bien qu’on en soit venu à bout, le phylloxera nécessite une prudence maximale dans les vignobles. Au début des années 1990, certaines plantations américaines ont été victimes de ravages importants. Ceux-ci ont été le fait de l’utilisation, en grande quantité, de porte-greffes pas assez résistants. Il existe, dans le monde, quelques poches de vignobles préservés par le phylloxéra, depuis sa découverte. Il s’agit des vignobles francs de pied du Chili, de la vallée du Douro (Portugal) et de Slovénie. Ce pays abrite la plus ancienne vigne plantée, il y a environ 400 ans, dans la commune de Maribor.